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Article #213 : Une rencontre exceptionnelle : Le Dalaï-Lama

Il y a des rencontres qui marquent. Depuis 4 ans et demi que je parcours le globe en stop, j’ai fait un certain nombre de rencontres. Certaines de ces personnes étaient connues du grand public, d’autres pas du tout. Certaines ont eu un fort impact sur moi, d’autres beaucoup moins. A l’issue de mon aventure (1er janvier 2008), j’établirai une liste des personnes rencontrées durant ce tour qui m’auront le plus marqué pour différentes raisons. A n’en pas douter, au sommet de cette liste figurera la personne que je viens de rencontrer il y a 2 jours. Toujours auréolé de cette rencontre, c’est avec grand bonheur que je vais tenter de partager avec vous ce moment extraordinaire dont je me souviendrai toute ma vie.

Il y a sur notre planète un certain nombre de personnes que j’admire beaucoup. S’il me fallait citer une personne que j’admire plus que les autres pour sa contribution à l’humanité, je n’hésiterais pas une seconde et mentionnerais le nom de Sa Sainteté le Dalaï-lama. Cet homme, prix Nobel de la paix en 1989, représente à mes yeux bien plus qu’un simple leader spirituel ou même que le leader du peuple Tibétain. Il est à n’en pas douter le meilleur ambassadeur possible de la paix sur terre, une sorte d’icône de la sagesse et de la non-violence, un véritable modèle pour toute l’humanité, un homme prêt à donner toute son énergie pour aller aux 4 coins du monde et promouvoir le dialogue entre les religions et croyances. Si la colombe est l’animal le plus souvent utilisé pour représenter la paix, le Dalaï-lama est sans aucun doute son équivalent dans le monde des bipèdes.

Rencontrer le Dalaï-lama était un rêve que je gardais au fond de moi depuis bien longtemps. Chaque fois que je regardais ma carte du monde et préparais la prochaine étape de mon parcours, mes yeux restaient fixés sur la petite bourgade de Dharamsala, située au nord de l’Inde, où résident le Dalaï-lama et le gouvernement Tibétain, forcés à l’exil en 1959, après la terrible invasion Chinoise qui détruit petit à petit l’âme et l’identité Tibétaine.

Faisant de Dharamsala une priorité dans mon parcours, j’avais contacté le secrétariat du Dalaï-lama il y a déjà plus d’un an, via internet. Dans ce courrier électronique, j’expliquais mon parcours, les conférences que je donne dans des écoles à travers le monde, le livre que je compte écrire l’année prochaine, et surtout ma volonté de rencontrer le Dalaï-lama lorsque je me trouverais dans la région. Malheureusement, la réponse fut rapide mais négative. Le nombre de demandes est trop important et le secrétariat refuse dorénavant la grande majorité des demandes de rencontre. Déçu mais pas abattu, j’ai laissé le temps passer et recontacté le secrétariat il y a environ 3 mois, après avoir pris connaissance de l’emploi du temps du Dalaï-lama et avoir proposé un endroit pour cette rencontre. Cette nouvelle lettre se solda malheureusement par un nouvel échec. Toujours motivé et pas encore abattu, je me suis rendu sur place il y a 3 semaines, à 12h de route de la capitale Indienne, afin de rencontrer directement le secrétaire. Une fois face à face avec le secrétaire, il m’a été possible de donner davantage de détails sur mon parcours et mes motivations. Cette rencontre fut primordiale et celle qui finalement pencha la balance en ma faveur. Après 2 semaines d’incertitude, la réponse finale me fut donnée : “Rendez-vous à 12h30 devant le bureau du gouvernement en exil ; nous vous ferons rentrer dans la résidence et vous pourrez rencontrer le Dalaï-lama quelques minutes. Cela n’est pas une audience privée, cette rencontre sera faite dans un contexte très informel“. Très heureux de cette nouvelle tournure des événements, c’est avec un petit de nervosité mais surtout avec un grand enthousiasme que je me suis rendu avant midi au point de rencontre convenu.

Pendant 3 jours (entre le 3 et le 5 septembre), le Dalaï-lama donna des conférences touchant au Bouddhisme, à la méditation mais aussi à sa philosophie et sa vision du monde. Plusieurs milliers de personnes étaient venues à Dharamsala pour l’écouter. Les horaires de cette conférence étaient 9h-11h puis 13h-15h. Ma rencontre devait alors avoir lieu juste avant son “retour sur scène”, l’espace de quelques minutes.

Il est alors 12h50. Une fois les différents contrôles de sécurité établis (contrôle du passeport, fouille complète, etc.), je suis un moine Bouddhiste qui m’emmène à l’intérieur de la cour de la résidence du Dalaï-lama. Il me demande alors d’attendre patiemment l’arrivée du Dalaï-lama dans un endroit calme. Mon cœur bat alors à cent à l’heure et j’attends son arrivée avec impatience. Quelques minutes se passent et le voilà qui arrive, un sourire aux lèvres et les 2 mains se rejoignant en signe de prière et de respect. Il se rapproche, me regarde dans les yeux et son regard me transperce, comme s’il était capable de regarder au fond de moi et de lire mes pensées. Un regard rempli de force, de sagesse, d’amour et de maîtrise. Je suis un peu désemparé et me demande ce que je vais bien pouvoir lui dire. Est-ce que je le remercie pour tout ce qu’il fait et pour ce qu’il représente ? Est-ce que je lui dis que je l’admire et qu’il est une grande source d’inspiration pour moi comme pour tant d’autres ? Est-ce que je lui raconte simplement mon histoire ?

Son secrétaire (son bras droit) est à ses côtés et vient vers moi me présentant en Tibétain. Le Dalaï-lama me serre la main et me dit en Anglais : “vous faites le tour du monde en stop, c’est très bien” et il regarde ma carte plastifiée que j’avais avec moi comme souvent et me demande “d’où êtes-vous parti“. Je lui explique alors mon parcours et il me répond : “tout ça en stop ? C’est possible ? Ça marche partout ?”, je lui réponds, il sourit et lui dis en même temps pourquoi j’aime le stop (rencontre avec les locaux). Voir photo ci-dessous lors des explications.

Son secrétaire ajoute alors que je donne des conférences dans les écoles et universités et que j’essaie de faire passer ses messages de “responsabilité universelle” à travers le globe. Il me serre à nouveau la main, me dit “très bien, bon courage” puis me met une écharpe en soie autour du cou. Photo ci-dessous.

Un moment magique. A n’en pas douter, cette écharpe, je la garderai bien longtemps et sera traitée de la meilleure des façons. S’en suit alors la photo et un dernier mot de remerciement.

Une rencontre courte (environ 3 minutes au total) mais des plus intenses. Cet homme d’une grande aura respire la sérénité, le calme mais aussi le bonheur étant toujours de bonne humeur et prêt à rigoler. Rencontrer cet homme restera sans aucun doute comme un des moments les plus forts de mon tour du monde pour ne pas dire de ma vie !!!

Quelques jours auparavant, j’avais eu l’occasion de vivre un autre moment des plus intéressants. Une conférence dans l’école Tibétaine de Dharamsala. Dans cette école, des enfants Tibétains exilés d’une douzaine d’années apprennent la langue et la culture Tibétaine malgré la distance qui les sépare de leur terre occupée. J’ai donc partagé mon aventure, mon expérience au Tibet et parlé du monde qui nous entoure à ces enfants, des enfants qui n’ont jamais mis les pieds dans leur pays, considéré aujourd’hui par Beijing une province Chinoise comme les autres.

A l’issue de ma présentation, de nombreuses questions me furent posées. “Es tu allé au Potala (ancien lieu de vie des Dalaï-lama), peux-tu nous le décrire s’il te plaît ? Quel fut ton sentiment quand tu étais là-bas ?”, “Y a t-il plus de Chinois ou de Tibétains à Lhassa (capitale du Tibet) ?”, “As tu rencontré des Chinois sympathiques pendant ton séjour en Chine ?”, “Est-ce qu’il reste quelque chose de la culture Tibétaine au Tibet ?”, “Crois-tu qu’on pourra un jour retourner dans notre pays ?”, “Crois-tu que la culture Tibétaine survivra ?”, “Que penses-tu de la situation actuelle ?”… Apporter des réponses à ces questions sans heurter la sensibilité de qui que ce soit fut un véritable défi, mais très intéressant. Ma position lorsque j’ai répondu à ces questions fut celle prônée par le Dalaï-lama, n’encourageant aucune haine envers le peuple Chinois et expliquant que le problème est politique avant tout (bien entendu que le peuple Chinois a un rôle à jouer, mais expliquer cela à des enfants de 12 ans n’est pas toujours évident). J’ai cherché bien entendu à faire preuve de compassion et à leur laisser l’espoir qu’ils retrouveront leur terre un jour ou l’autre, même si aucun événement récent ne me permet de justifier cette position…

Ci-dessous, quelques photos avec certain de ces jeunes Tibétains.

Pour terminer, 2 photos prises dans la région de Dharamsala et un message du Dalaï-lama :

A bientôt.

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