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Article #126 Tdm : Un séjour poignant au Nicaragua

Jeune dormant dans la rue

Ce garçon devait avoir 12 ans, il ne marchait pas droit dans la rue et sortait son pot de colle toutes les 30 secondes pour le renifler et se droguer. Cette petite fille avait 16 ans, elle pleurait au désespoir la main tendue dans la rue accompagnée de ses 2 enfants afin de pouvoir les nourrir et se nourrir soi-même. Et que dire de cette petite fille ayant 13 ou 14 ans venant vers moi à la sortie d’un bar dans la ville de Granada (seconde ville du pays) vers 2 heures du matin pour me proposer une fellation pour 40 cordobas (un peu plus de deux Euros)…Les images fortes d’expériences vécues au Nicaragua étant dans ma tête ne manquent pas et sont toujours difficiles à voir malgré mon passé de voyageur m’ayant emmené dans les endroits les plus reculés et les plus pauvres. Certes, il est bien difficile de comparer la situation d’ici à celle de nombreux pays d’Afrique mais sachez que le Nicaragua est le pays le plus pauvre du continent Amérique juste avant Haïti et que près de 75 % de la population vit avec moins de 2 dollars par jour dont plus de 20 % avec moins de 1 dollar par jour !!!

Dans l’intérieur du pays, je rencontre pendant quelques heures Maria, 10 ans, et son papa (voir photo ci-dessous). A la question « Vas-tu à l’école ? », cette petite toute mignonne (voir photo ci-dessous) me répond « Non, je ne peux pas, je dois travailler dans les champs avec mon papa et il n’y a pas d’école près de chez moi, c’est dommage ». J’apprendrai par la suite que plus de 800.000 enfants de ce pays de 4.800.000 habitants (dont 67% ont moins de 25 ans) sont dans un cas similaire. Un constat effrayant quand on sait que l’éducation est une chose indispensable pour le développement d’un pays.

Le Nicaragua n’est pas, en tout cas pour le moment, ce que l’on peut appeler un pays touristique. Si les richesses naturelles ne manquent pas (voir par exemple ci-dessous une photo prise du volcan Concepción sur l’île d’Ometepe dans le sud du pays), il faut bien admettre que les infrastructures sont aujourd’hui quasiment inexistantes. « Le tourisme est un des principaux axes de développement du pays, j’y crois beaucoup » me raconte Consuelo, une adorable dame me logeant à Managua, la capitale, et travaillant sur un projet de développement touristique. Voyager au Nicaragua doit se faire en même temps qu’un voyage au Costa Rica pour voir 2 mondes bien différents l’un de l’autre. Dépaysement garanti.

Mes expériences les plus poignantes dans ce pays auront eu lieu en dehors des grandes villes. En effet, que ce soit dans les petites villes de El Rama, Nandaïme ou Juigalpa, j’ai pu me rendre compte de la vie telle qu’elle est vraiment dans l’intérieur d’un pays en voie de développement…Expérience qui rejoint celles que j’ai eu l’occasion de connaître durant mon aventure et notamment dans l’intérieur du Brésil.

Photo d’un travailleur prise dans la ville de El Rama dans un coin reculé du Nicaragua.

Le peu d’activités possibles rend la vie de ces contrées souvent très ennuyante et faite de nombreuses souffrances. Ainsi, de nombreux habitants trouvent leur raison de vivre dans la religion et leur divertissement dans l’alcool et le sexe, le seul plaisir gratuit. Malheureusement, le manque d’éducation sexuelle et l’application à la lettre des paroles religieuses font que les contraceptifs ne sont pas ou peu utilisés et les préservatifs souvent inexistants développant ainsi le nombre d’enfants non désirés et les maladies dévastatrices. Un chiffre terrible pour illustrer : 85% des enfants nés au Nicaragua sont non désirés !!! Ainsi, il n’est pas surprenant de voir que l’éducation et le nombre d’enfants par famille suivent des courbes inverses. Plus on a d’enfants, moins ils sont éduqués et moins ils sont éduqués, plus ils auront d’enfants. Une tendance à changer rapidement pour le futur de notre monde… !!!

Autre problème, les hommes Nicaraguayens (mais cela ne se cantonne bien entendu pas à ce petit pays d’Amérique Centrale, croyez-moi !) ont une grande tendance au machisme et à la non fidélité. Ainsi, parmi mes expériences personnelles, je retiendrai celle de cet électricien d’une quarantaine d’années m’ayant pris en stop sur les 40 Kms de son trajet quotidien travail – maison. 40 Kilomètres ponctués de 3 arrêts d’une dizaine de minutes chacun chez 3 « novias » (petites amies) différentes avant de se rendre dans sa maison retrouver femme et enfants…Et que dire de Jorge, homme très sympathique mais se ventant de ses 8 enfants obtenus avec 6 femmes différentes !!!! L’infidélité est une chose, le sexe sans protection entraînant la contamination des conquêtes féminines et la prolifération des enfants qui n’auront pas accès à une bonne éducation en est une autre…

Ce séjour au contact de la dure réalité de ce pays fut une excellente expérience mais m’aura une nouvelle fois fait prendre conscience de l’énorme défi qui nous est imposé pour rendre ce monde meilleur. Un challenge certes des plus ambitieux mais qui est tout à fait réalisable à condition que chacun d’entre nous fasse un petit peu pour améliorer notamment l’accès à l’éducation des populations de ces pays en voie de développement. Il est également important d’éviter l’assistanat qui est à mon goût tout sauf une véritable aide que nous pouvons fournir. L’exemple du Padre Santiago (voir brève Rencontre) fait partie de ceux qui doivent être suivis.

A bientôt.

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