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Article #111 Tdm : Traversée Carthagène-Panama

Le "Solid", le bateau m'ayant permis de rejoindre le Panama depuis Carthagène.

Faute de pouvoir me rendre à Panama par la route (cliquez ici pour plus de renseignements sur le Darien gap, zone séparant la Colombie de Panama), je dus me rendre jusqu’à la ville de Cartagène au nord de la Colombie pour reprendre le bateau-stop et trouver un voilier me permettant de rejoindre Panama et ainsi continuer ma route qui me mènera aux Etats-Unis dans quelques mois.

Être équipier sur un voilier n’est pas une chose très difficile et s’apprend sur le tas. Pour ma part, mes différentes expériences dans l’Atlantique m’ont permis de pouvoir me débrouiller sur un voilier sans pour autant être capable d’en devenir le skipper. Le rôle de l’équipier est aussi divers que varié. Lors de cette traversée, je fus en charge du lavage de la vaisselle (fait sur le zodiac en regardant les cocotiers ce qui rend le tout bien plus agréable, voir photo), je fis mes quarts de nuit (rester éveillé pendant 4 heures et vérifier que le bateau suive bien son cap et ne rencontre pas de gros navires sur son chemin) et j’apportai mon aide pour diverses choses (montée du pavillon Panaméen par exemple, travail sur le mat…voir photos).

Photo du voilier m’ayant permis de rejoindre Panama, le “Solid” :

Lavage de la vaisselle avec vue sur cocotiers :

Aide pour différentes manoeuvres, monter au mat fait partie de ces activités :

Monter le pavillon, mon moment préferé car si on est content de partir en voilier, on est en général également souvent content

d’arriver à destination…

Une mer des Caraïbes calme, des vents favorables, un couple de Norvégiens m’accueillant très sympathique, un bateau en parfait état de marche, cette traversée se serait passée sans histoire sans cette anecdote du 2 avril qui aurait pu être bien plus qu’une simple anecdote. Explications.

Il est 5h00 du matin, nous sommes au mouillage près d’une petite île superbe recouverte de cocotiers de l’archipel de San Blas (cliquez ici pour plus d’informations sur San Blas), l’équipage du “Solid” dort paisiblement quand soudain Leana et Morten, étant dans la cabine de l’avant du bateau, se réveillent en sursaut après avoir senti une odeur bizarre. “Ludo, do not switch on the light” (Ludo, n’allume pas la lumière) vient me dire Leana affolée alors que j’étais dans un sommeil profond. “What’s going on ?” (Que se passe t-il ?) je lui demande alors mais comprends avant même sa réponse en sentant une forte odeur de gaz venant de l’avant du bateau. Une fuite dans le régulateur d’une bouteille de propane vient de faire échapper le gaz qui s’est répandu dans tout le bateau et une petite étincelle peut alors faire exploser le bateau d’un coup d’un seul. Restons calmes, il ne sert à rien de s’affoler, il faut alors déconnecter le régulateur de la bouteille, prendre l’air pour ne pas être intoxiqué, ouvrir toutes les fenêtres et faire sortir le gaz à l’aide d’un seau, le Propane étant plus lourd que l’air, il s’installe au niveau du plancher. Plus de peur que de mal, tout cela se fit sans problème mais la vie ne tient parfois à pas grand chose…

Une photo de la bouteille de gaz évoquée ci-dessus et du régulateur avec le trou dedans que l’on peut apercevoir.

Cette nouvelle expérience sur un voilier aura été certes intéressante mais m’aura prouvé une fois de plus que ce moyen de transport n’est pas fait pour moi. En effet, non seulement je ne me sens pas particulièrement à l’aise sur la mer mais je ne trouve personnellement pas ce moyen de transport optimal pour une découverte du monde. Peu de contacts avec la population locale (les marins se retrouvent dans les marinas du monde entier et ne parlent souvent que l’anglais ensemble), un apprentissage de la culture très limité, un stress trop présent (réparations sans fin, stress du vol car le voilier est avant tout une maison mobile…), un coût souvent élevé (les marins “low-budget” ont des budgets quotidiens avoisinant les 40 USD, le mien est 70% moins important), des paysages souvent peu découverts (peu de marins laissent leur bateau pour aller découvrir l’intérieur des terres qui est à mon goût le plus intéressant)…sont des choses qui me font préférer ma situation de routard. Cela dit, les marins semblent en général être très heureux d’être sur leur bateau et c’est bien le plus important, ce n’est qu’une question de caractère…

Avant de vous laisser à vos occupations, je vous propose un thème de réflexion, vous n’avez pas besoin de répondre en bas de la brève mais il est intéressant de vous poser la question à savoir ce que vous auriez fait à ma place car ce genre de situation se pose de temps en temps. Lors de notre arrivée dans les îles de San Blas, nous avons fait les papiers d’entrée sur le territoire Panaméen. Après le coup de tampon sur notre passeport de l’officier en charge de l’immigration, celui-ci demande 5 USD sans motif. Etant habitué aux passages des frontières et aux demandes de backchiches, je lui demande pourquoi devons-nous payer ces 5 dollars et lui dis que cela n’est pas dans la loi et que je ne paierai que contre la remise d’un reçu. Visiblement embarrassé par ma réponse, il me répond qu’il n’a plus de reçu (je m’attendais à cette réponse) et nous laisse partir sans payer ces 5 USD qui n’étaient bien entendu que pour sa poche. Arrivés dans la ville de Colón, 2ème ville de Panama où je suis actuellement, il nous était demandé de repasser par le bureau de migrations pour que nos données soient rentrées dans l’ordinateur. La dame en charge de cette tâche nous demande alors si un backchiche nous a été demandé lors de notre arrivée à San Blas. Vient alors la question sujet à débat sur le bateau “Solid“. Que répondre ? J’ai pour ma part répondu par la positive car j’estime que la corruption est un mal contre lequel il faut lutter car il mine l’avancée d’un pays, ne rien dire est accepter. Le couple de Norvégiens avec qui j’étais ne partage pas cette opinion et pense que cela ne nous regarde pas et que la délation n’est pas une bonne chose (la délation est une chose peu encouragée en Europe mais encouragée aux Etats-Unis par exemple). La question est donc posée, chacun aura son avis sur le sujet mais le thème est intéressant…

A bientôt.

1 Comment

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  • Est-ce de la délation lorsqu’un enquêteur vous interroge ? Quand vous vous faites agresser, est-ce de la délation ?

    ABSURDE, AUCUNE comparaison avec le régime de Vichy que diable ! Je ne savais pas que les scandinaves étaient aussi poltrons ! Avec eux, la Cosa-nostra a encore de beaux jours devant eux visiblement !

Restons en contact !

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